Cadre d’évaluation des impacts sur le développement durable

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Découvrir les quatre niveaux de développement durable pour évaluer les impacts. Priorisez vos interventions de RSE à l’aide d’un cadre d’évaluation des impacts sur le développement durable

Le cadre élaboré dans le présent article segmente le concept de développement durable une hiérarchie à quatre niveaux représentant chacun un impact potentiel des activités des entreprises. Ce cadre offre aux organisations, aux décideurs et aux chercheurs une méthode cohérente et efficace pour évaluer les impacts des organisations et les situer en rapport au développement durable et ainsi établir leurs priorités.

Contexte

La plupart des cadres en matière de développement durable en entreprise ne fournissent pas de réponse concrète aux gestionnaires et aux décideurs à la question suivante : en quoi consiste une organisation ou une société durable ?

La notion de triple bilan, par exemple, comprend les enjeux sociétaux, tels que le commerce équitable et la justice environnementale. Définie de cette façon, cependant, elle est difficile à appliquer concrètement. Entre autres, les interventions en ce sens ne se font pas toujours sans compromis. Les pratiques de commerce équitable, par exemple, peuvent garantir un juste prix aux agriculteurs locaux pour leurs produits, en revanche les pratiques agricoles mises en œuvre pour assurer cette production peuvent s’avérer inefficaces ou non durables sur le plan environnemental.

Le présent article établit une définition pratique du développement durable en entreprise qui repose sur quatre cadres connus : le Triple Bilan, The Natural Step, l’Empreinte écologique et la méthode de Graedel et Klee pour mesurer les émissions et l’utilisation des ressources durables.

Faits saillants et conclusions

Une hiérarchie, semblable à la pyramide des besoins de Maslow utilisée en psychologie, offre une vue d’ensemble exhaustive du développement durable appliqué par l’entreprise. La structure possède quatre niveaux, par ordre d’importance :

  • Niveau 1 : Activités qui compromettent la survie de l’homme.

  • Niveau 2 : Activités qui réduisent de manière importante l’espérance de vie ou qui touchent à d’autres indicateurs de santé de base.

  • Niveau 3 : Activités susceptibles d’entraîner l’extinction d’espèces ou de bafouer les droits de la personne.

  • Niveau 4 : Activités qui réduisent la qualité de vie ou qui vont à l’encontre de valeurs, de convictions ou de préférences esthétiques.Il est recommandé de ne pas ériger le niveau 4 en condition nécessaire au développement durable dans la mesure où il repose sur des valeurs et des convictions.

Implications pour les gestionnaires

  • Les gestionnaires peuvent utiliser la hiérarchie proposée pour prioriser leurs initiatives en matière de développement durable. Par exemple, le choix de fournisseurs qui offrent des milieux de travail sains et sûrs (niveau 2) est plus important que celui de fournisseurs qui offrent la liberté d’association (niveau 4).

  • Les décideurs peuvent utiliser la hiérarchie proposée pour établir leurs priorités. Les questions de niveau 4 tendent à avoir un poids politique supérieur, mais, selon les auteurs, elles sont moins importantes que les questions de niveau 3. Par exemple, il sera plus facile de faire adopter des mesures d’embellissement de la ville qu’un plafond pour les émissions de carburant.

  • Il est difficile de classer une entreprise au niveau 1, dans la mesure où une organisation à elle seule ne peut les conditions qui sont associées à ce niveau supérieur (p. ex. détruire la couche d’ozone ou mettre en danger la survie de l’homme). Pour mesurer correctement les initiatives de développement durable en entreprise, chacune des actions d’une organisation doit donc être envisagée à l’échelle de la société, c’est-à-dire être examinée en imaginant ce qui se passerait si toutes les entreprises se comportaient ainsi.

  • Les politiques doivent viser des objectifs à long terme qui dépassent la durée de vie politique d’une personne ou d’un gouvernement. La continuité et les engagements à long terme revêtent une importance cruciale.

Implications pour les chercheurs

Les concepts développés dans cet article peuvent aider les chercheurs à être plus précis lorsqu’ils utilisent l’expression« développement durable en entreprise » dans leurs recherches en les encourageant à spécifier le niveau hiérarchique d’impact, l’unité d’analyse (produit, entreprise ou nation) et le cadre de leur analyse (usines, fournisseurs, utilisation du produit).

Méthodologie

Le présent article adapte la pyramide des besoins de Maslow en s’appuyant sur des éléments tirés de cadres existants en matière de développement durable en entreprise. Les auteurs présentent une hiérarchie des questions de développement durable en regard de laquelle il est possible d’évaluer les activités des organisations ou de la société.

Marshall, Julian D., & Toffel, Michael W. (2005). Framing the Elusive Concept of Sustainability: A Sustainability Hierarchy. Environmental Science & Technology. 39(3), 673-682.


Ressources Additionnelles