Soutenir le virage vert d’une industrie composée de PME

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Les codes de développement durable volontaires peuvent soutenir le virage vert d’une industrie composée de PME. Étude sur les programmes environnementaux simplifiés mis en œuvre par les petites entreprises.

Certaines petites et moyennes entreprises (PME) adhérent au développement durable en raison des pressions croissantes exercées par leurs parties prenantes. Dans le cas des établissements vinicoles américains, les préoccupations entourant la protection des espèces menacées d’extinction et l’utilisation de produits chimiques ont motivé la plus grande association commerciale du secteur, le Wine Institute, à mettre au point un code de développement durable volontaire.

Encouragés par ce code, les établissements vinicoles ont commencé à adopter des programmes environnementaux à petite échelle, comparables à des versions simplifiées des systèmes de gestion de l’environnement (SGE). Bien que ces programmes ne soient pas aussi étendus que ceux utilisés par les grandes entreprises (par exemple, Responsible Care et la norme ISO 14001), ils comprennent néanmoins certains de leurs éléments clés : des objectifs environnementaux, des cours de formation, des budgets, des critères à l’égard des fournisseurs et des responsabilités officielles. Mais ces programmes simplifiés en valent-ils réellement la peine? Favorisent-ils la mise en œuvre de pratiques de développement durable?

Mark Cordano (Ithaca College), R. Scott Marshall (Portland State University) et Murray Silverman (San Francisco State University) ont voulu déterminer si les programmes environnementaux simplifiés mis en œuvre par les petites entreprises permettent de soutenir efficacement les initiatives environnementales. Ils ont également cherché à savoir pourquoi ces entreprises choisissaient d’adopter ces programmes. Ils ont donc mené une enquête auprès de 369 établissements vinicoles américains, dont la plupart commençaient à mettre en œuvre de nouvelles pratiques préconisées dans le code.

“Les attitudes positives des gestionnaires, l'influence sociale de l'industrie et les pressions exercées par les parties prenantes constituent des aspects importants de la gestion de l'environnement.”

Les entreprises dotées de programmes de gestion de l’environnement plus élaborés mettaient plus facilement en œuvre des initiatives de recyclage des déchets solides et d’économies d’énergie – ce qui laisse penser que ces programmes atteignent leur objectif de soutenir des améliorations environnementales continues.

Qu’est-ce qui a motivé les entreprises à mettre en place ces programmes en premier lieu? L’adoption de programmes environnementaux était essentiellement motivée par les facteurs suivants :
1) La conviction des gestionnaires que ces programmes étaient bénéfiques
2) Un sentiment général d’obligation personnelle d’améliorer la performance environnementale de l’entreprise et
3) Les pressions exercées par les parties prenantes.

Certains aspects des programmes de gestion de l’environnement étaient plus importants que d’autres pour assurer la réussite de la mise en œuvre des nouvelles pratiques de développement durable. Les éléments les plus importants étaient les suivants :

  • Établir des objectifs et des politiques;

  • Assurer le financement des projets environnementaux;

  • Entreprendre des activités de réduction des déchets avec les fournisseurs. Au niveau de la pratique, les formations sur la protection de l’environnement dispensées aux employés ont permis d’améliorer les économies d’énergie. Aussi, l’attribution des responsabilités liées à l’environnement à une personne désignée a favorisé le recyclage des déchets.

Depuis cette recherche, les activités environnementales coordonnées de l’industrie ont évolué. Ensemble, le Wine Institute et la California Association of Winegrape Growers ont créé la California Sustainable Winegrowing Alliance (CSWA), dont le rôle consiste à présenter les avantages des pratiques de viticulture durable, à obtenir l’adhésion de l’industrie et à aider à mettre en œuvre le programme de viticulture durable.

En l’espace de trois ans, 807 vignobles et 107 établissements vinicoles en Californie ont présenté des auto-évaluations à la CSWA. Le processus utilise un cahier de travail pour classer le vignoble ou l’établissement viticole en fonction de pratiques spécifiques. Ce système d’auto-évaluation a inspiré des programmes similaires dans d’autres domaines.

Même si cette recherche se concentre sur les établissements vinicoles, ses résultats ont des répercussions pour les PME dans d’autres industries. En particulier, le soutien accordé par une association industrielle peut considérablement aider les PME auxquelles elle donne de l’information et des lignes directrices – par conséquent, la coordination peut encourager le changement. Aussi, les gestionnaires qui disposent de ressources limitées pour mettre en œuvre de nouveaux programmes environnementaux peuvent néanmoins en bénéficier s’ils se concentrent sur quelques domaines prioritaires au lieu d’essayer de mettre en œuvre des programmes de grande envergure.
Les attitudes positives des gestionnaires, l’influence sociale de l’industrie et les pressions exercées par les parties prenantes constituent des aspects importants de la gestion de l’environnement.

Cordano, Mark, R. Scott Marshall et Murray Silverman (2010) How do small and medium enterprises go “green”? A study of environmental management programs in the U.S. wine industry. Journal of Business Ethics, 92: 463–478.

Résumé Par

Elisa Alt (Université de Séville en Espagne)

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