Comment réduire l'empreinte environnementale de ses activités

Face à l’augmentation de la concentration des gaz à effets de serre (GES) et des changements climatiques qui en résultent, les entreprises sont de plus en plus interpellées en raison de l’importance des impacts de leurs activités sur l’environnement.  La responsabilité sociale des entreprises exige qu’elles innovent et améliorent leurs pratiques de façon à limiter et à remédier aux répercussions de leurs activités.

Différents moyens sont possibles pour réduire l’empreinte environnementale des entreprises, notamment en contrôlant les consommations d’énergies, d’eau et de matières premières, en réduisant les émissions polluantes (dont les GES) et en réduisant et recyclant les déchets.

Comment s’y prennent les entreprises?

L’étude de quatre entreprises de l’industrie extractive a permis de répertorier un ensemble de pratiques RSE dont plusieurs portent sur la dimension environnementale. Il s’agit d’exemples concrets de pratiques mises en œuvre par les forestières Boisaco et Ryam, ainsi que par les minières Nemaska Lithium et Stornoway.

Réduire l’empreinte environnementale de ses activités

Pour réduire la consommation énergétique, Boisaco a eu recours à l’énergie solaire pour l’alimentation d’un camp forestier. Ce camp biénergie, alimenté par un système de panneaux solaires et de piles, était une première dans l’industrie. Ce nouveau système a exigé un investissement de 30 000 $ pour son installation, mais a permis à Boisaco d’épargner annuellement 40 000 $ pendant les quatre premières années.

Lors de la construction de son usine, Stornoway a réduit l’empreinte au sol par un système d’approvisionnement en juste à temps.  Pour éviter l’utilisation de grandes surfaces d’entreposage, des ententes ont été prises avec les fournisseurs de façon à séquencer stratégiquement la livraison des matériaux. Il arrivait souvent, par exemple, que la grue prenne l’acier d’armature directement du camion pour l’installer immédiatement. La décision d’occuper un plus petit espace avait également comme objectif de limiter la consommation d’eau, en plus des autres mesures mises en place pour le traitement et le recyclage de l’eau. De façon à réduire les émissions polluantes, l’entreprise a aussi fait le choix d’alimenter ses génératrices avec du gaz naturel liquéfié (GNL) plutôt que du diesel.

Les entreprises se sont aussi attardées à la réduction et au recyclage des déchets. Boisaco et Ryam utilisent les résidus de bois pour produire de l’énergie. Par exemple, le bois traité à l’usine de Boisaco génère annuellement près de 75 000 tonnes d’écorces. Ces résidus sont utilisés pour alimenter une centrale thermique qui était autrefois alimentée au butane. Ce système a permis de trouver une seconde vie aux écorces, qui étaient auparavant enterrées ou brûlées puisqu’elles ont peu de valeur sur les marchés.

Non seulement l’ensemble de ces pratiques sont avantageuses sur le plan environnemental, mais elles ont toutes engendré des économies substantielles.

Réduire l’empreinte environnementale de sa chaîne de valeur

Les entreprises mettent aussi en place des solutions pour réduire l’empreinte environnementale de leur chaîne de valeur. Plusieurs pratiques originales visent à réduire l’impact des transports de leurs partenaires.

Boisaco offre un incitatif financier à ses opérateurs d’équipements lourds pour la diminution de leur consommation de carburant. Lorsque la consommation est moindre que la norme établie, un crédit est offert à la prochaine facture de carburant. Moins ils consomment, plus ça rapporte! Les sous-traitants transporteurs de bois de Ryam sont formés à l’écoconduite, une technique de conduite qui consiste essentiellement à faire tourner le moteur à bas régime et à maintenir une conduite souple et une vitesse stable en évitant les accélérations inutiles et les freinages brutaux. Ces pratiques permettent non seulement d’économiser sur la consommation d’essence, mais aussi de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.

Pour limiter les effets négatifs du trafic de camions sur les routes du Nord, Nemaska Lithium a opté pour l’utilisation de plus gros camions de 100 tonnes. Cette mesure a permis de diminuer à six le nombre de camions en circulation (plutôt que seize camions de 38 tonnes), diminuant ainsi la fréquence de passage et la proportion de camions lourds sur la route. Le trajet des camions a aussi été révisé dans le but de limiter les désagréments possibles en raison de la poussière, du bruit et des vibrations.


Ces exemples de pratiques peuvent certainement inspirer d’autres entreprises dans leur recherche de solutions pour la réduction de leur empreinte environnementale. Ils offrent aussi des exemples positifs de la façon dont l’industrie extractive peut contribuer au développement durable.

Chercheurs

Marie-France Turcotte et Annie Lachance de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.

Collaborateurs à la réalisation de la recherche

Kristina Maud Bergeron, Kathy Noël et Louis Langelier.


Ressources Additionnelles: