Recommandations pour le succès d’une démarche RSE
Le guide pratique « La responsabilité sociale des entreprises sur le territoire nord québécois » comprend une recension des recommandations pour le succès d’une démarche RSE. Basées sur de multiples recherches[1], entrevues et séminaires avec des directions d’entreprises, ces recommandations ont été regroupées en trois types d’actions clés :
Les tableaux qui suivent fournissent des exemples d’activités à mener pour appliquer chacune d’elles. Ces activités sont illustrées par des extraits d’une étude de cas portant sur Avec Plaisirs, une entreprise familiale spécialisée dans les repas d’affaires en entreprise[2].
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De façon à mobiliser davantage les gens, l’entreprise Avec Plaisirs a mis en place une structure d’accompagnement (coaching) afin de favoriser le leadership à différents niveaux et encourager les initiatives. De plus, bien qu’une partie des projets soit planifiée stratégiquement, d’autres sont le résultat de suggestions d’employés. Lorsque ces projets sont acceptés par la direction, un budget et des ressources sont attribués, le directeur de l’équipe devient responsable du projet et celui-ci est intégré aux objectifs organisationnels. Un système de récompense a aussi été mis en place afin d’encourager les initiatives citoyennes. Par conséquent, les gens sont maintenant engagés et les valeurs sont intégrées, ce qui fait en sorte que l’implantation de nouveaux projets RSE se fait beaucoup plus facilement.
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La démarche favorisée par l’entreprise est une approche « pas à pas ». Chaque année, M. Carrier, fondateur de l’entreprise, fait grandir l’aspect citoyen en adoptant un geste significatif, en prenant soin de choisir des projets qui font écho à l’activité de l’entreprise. Pour M. Carrier et son équipe, l’adoption d’une telle approche progressive facilite l’adaptation au changement. Pour déterminer les projets qui seront implantés, ils priorisent les actions potentielles en fonction de différents critères relatifs aux impacts et à la faisabilité. Seule la première priorité ou quelques-unes sont implantées au cours de l’année. La méthode d’analyse des projets est également caractérisée par la façon d’évaluer la faisabilité en termes de coûts. Le fait d’adopter un geste par année permet à l’entreprise de l’intégrer au modèle financier.
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La reconnaissance du droit à l’erreur est un autre élément facilitant l’implantation des processus. Selon M. Carrier, « puisque les pratiques de durabilité qui sont réellement innovantes ne peuvent souvent pas se référer à une pratique antérieure, c’est par essais et erreurs qu’il est possible de développer un produit ou un service de haute valeur en termes d’analyse de cycle de vie ».
M. Carrier fait aussi appel à des partenaires externes afin d’aller chercher de nouvelles expertises et améliorer ses pratiques. L’entreprise a formé un comité consultatif qui fournit une expertise importante, en plus d’un réseau de contacts dans différentes organisations. L’entreprise a également établi un partenariat avec une firme spécialisée dans l’aide à l’implantation de programmes environnementaux.
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Au-delà des coûts, il existe d’autres freins relatifs aux réalités économiques et structurelles, notamment le manque de temps et de ressources, ainsi que les habitudes de travail à changer. Selon M. Carrier, la plus grande difficulté rencontrée a été résistance d’une partie des employés à effectuer certaines opérations puisque, d’un côté, il leur était demandé d’être plus productifs et que, de l’autre, ils devaient accomplir des tâches additionnelles. Par exemple, le tri des déchets nécessite plus de travail pour les cuisiniers et il a été difficile de mettre en place cette opération en raison des impératifs de production. En étant à l’écoute des employés, la direction a mis à l’essai des moyens afin de diminuer la résistance et changer les pratiques.
L’ensemble des actions recommandées peuvent grandement contribuer au succès d’une démarche RSE. Pour faciliter la démarche, le guide pratique « La responsabilité sociale des entreprises sur le territoire nord québécois » propose également une feuille de route, incluant des étapes et outils, pouvant être adaptée aux circonstances particulières de chaque entreprise. Ce guide invite les entreprises à prendre le virage de la RSE et offre des suggestions concrètes pour le démarrage ou le renforcement d’initiatives de RSE dans l’entreprise.
À propos de ce guide
Ce guide a été rédigé par Marie-France Turcotte et Annie Lachance de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.
Téléchargements
[1] Dunphy et al., 2007, Howard-Greneville, 2007, Maon et al., 2008, Bertels et al., 2010 et Wickert et de Bakker, 2018.
[2] Lachance, A. (2011). Cas : Avec Plaisirs. Dans Turcotte, M.-F. et al. (dir.), Comprendre la responsabilité sociétale de l'entreprise et agir sur les bases de la norme ISO 26000 (p. 21-25). Les Publications de l’IEPF (Points de repère 18).
Références
Bertels, S., L. Papania et D. Papania. (2010). Embedding Sustainability in Organizational Culture: A Systematic Review of the Body of Knowledge. Londres, Network for Business Sustainability.
Dunphy, D., Andrew Griffiths et Suzanne Benn. (2007). Organizational change for corporate sustainability: A guide for leaders and change agents of the future (2e éd., Understanding organizational change). Abingdon: Routledge.
Howard-Grenville, J. A. (2007). Corporate culture and environmental practice: Making change at a high-technology manufacturer. Northampton : Edward Elgar Publishing.
Maon, F., A. Lindgreen et V. Swaen. (2009). Designing and Implementing Corporate Social Responsibility: An Integrative Framework Grounded in Theory and Practice. Journal of Business Ethics, vol. 87, no 1 (supp. 1), p. 71-89.
Wickert, C. et F. G. de Bakker. (2018). Pitching for social change: Toward a relational approach to selling and buying social issues. Academy of Management Discoveries, vol. 4, no 1, p. 50-73.
Ressources Additionnelles