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Comment les Alouettes de Montréal ont réduit la pollution lumineuse, la pollution sonore et la circulation routière

Lorsque les Alouettes de Montréal ont intégré le stade Percival-Molson de l’Université McGill en 1997, l’équipe savait qu’elle devrait effectuer d’importantes rénovations. Initialement conçu pour répondre aux besoins de l’université, le stade vieillissant avait besoin d’une importante expansion pour accueillir un plus grand nombre d’amateurs de football ainsi que les activités associées aux matchs de la Ligue canadienne de football.

Or le stade est situé sur le flanc du Mont Royal, ce haut lieu de Montréal qui a donné son nom à la ville. Un décret spécial émis par le gouvernement du Québec en 2005 conférait une protection juridique sur le plan historique, culturel et écologique à une surface de plus de 10 km², soit la majorité du territoire de la montagne. Ce décret a une incidence sur tous les propriétaires d’immeubles qui doivent effectuer des travaux de rénovation, de construction ou même des plantations.

L’organisme de bienfaisance Les amis de la montagne a été mis sur pied par les citoyens dans le but de protéger et de mettre en valeur le Mont Royal en privilégiant l’engagement de la communauté et l’éducation en matière d’environnement. Avant d’élaborer des plans de construction, les Alouettes ont approché ce groupe. « Nous souhaitions travailler en étroite collaboration avec Les amis de la montagne, explique Rémy Paré, directeur des opérations de match. Nous savions que notre projet de construction entraînerait d’importantes préoccupations et attentes concernant l’impact sur l’environnement et la communauté de la part de ce groupe. Mais nous savions également qu’il possède une connaissance inégalée des exigences de ce site patrimonial et qu’il entretient des liens solides avec la communauté locale. »

Les Alouettes ont participé à une vaste consultation publique dirigée par la Ville de Montréal ainsi qu’à des forums publics organisés par Les amis de la montagne. Les dirigeants des Alouettes, les architectes et les ingénieurs ont participé à ces réunions, où ils ont présenté leurs propositions et pris note des commentaires. Une multitude de groupes communautaires et d’associations de quartier ont exprimé leurs préoccupations dans le cadre de ces forums, dont ils avaient eu connaissance par Les amis de la montagne, qui leur ont également procuré un soutien et l’information nécessaires sur le projet d’expansion.

« Nous avons discuté longuement avec les Alouettes de l’impact de leur projet d’expansion sur la montagne et le voisinage immédiat, dit Gabrielle Korn, directrice des communications des Amis. Nous étions particulièrement préoccupés par la nécessité de couper à blanc une partie de la forêt sur la montagne pour pouvoir installer l’écran géant du tableau d’affichage et des gradins supplémentaires, ainsi que par l’éclairage, le niveau de bruit et la gestion continue du stade par l’Université McGill. » Les Alouettes se sont engagées à mettre en œuvre un certain nombre d’initiatives à la lumière des commentaires reçus.

Réduire la pollution lumineuse « Tout d’abord, nous avons diminué le nombre de lampes utilisées pendant les préparatifs des matchs, explique Rémy Paré. Le club loue le stade Percival-Molson pour 10 matchs par année et a généralement accès à l’installation seulement 25 heures avant chaque match. Avant, le club allumait toutes les lumières du stade – un total de 128 ampoules – pendant la soirée pour préparer les matchs. À présent, il allume seulement la moitié des lampes, plus particulièrement sur la moitié inférieure des poteaux afin que la lumière se diffuse vers le bas pour éclairer les préparatifs et non le voisinage. Cet éclairage réduit procure suffisamment de lumière pour que l’équipe puisse préparer le stade en vue du match et les voisins qui dorment chez eux sont moins dérangés par la lumière. En plus de diminuer la quantité de pollution lumineuse produite par le stade, ce changement d’éclairage procure aussi l’avantage de réduire la consommation d’électricité du club et de contribuer à son mandat de devenir neutre en carbone.

Réduire la pollution sonore Dans un deuxième temps, les Alouettes se sont attaqué au problème du bruit. Un dirigeant du club s’est rendu dans les maisons des résidents du voisinage pendant un match de football pour évaluer le volume de la musique et des annonces diffusées par les haut-parleurs du stade. Le club a ensuite expérimenté avec les fréquences sonores pendant les matchs et effectué des tests afin de déterminer si le fait de réduire les basses fréquences dérangeantes permettrait de réduire le volume moyen de bruit auquel sont exposés les résidents qui vivent dans les étages supérieurs des immeubles avoisinants. Aujourd’hui, le volume sonore moyen du stade n’est pas seulement inférieur à ce qu’il était en 2006, il est également inférieur au bruit ambiant des rues qui entourent le stade.

Planter des arbres supplémentaires Les processus de consultation publique ont également exigé que les Alouettes remplacent les arbres coupés dans le cadre des travaux de construction selon un ratio de deux pour un. « Au lieu de cela, nous nous sommes engagés à un ratio de trois pour un, explique Rémy Paré. Nous avons planté 270 arbres et 520 arbustes au lieu du minimum requis de 180 arbres et 300 arbustes, dans un geste de bonne volonté. Nous voulions montrer à la communauté que nous ne contentons pas de faire le minimum pour répondre à leurs attentes. Nous en faisons davantage. »

Réduire la circulation Les Alouettes ont également travaillé avec le service de transport en commun de Montréal pour résoudre le problème posé par le transport lors des matchs. Le stade offre un nombre limité de places de stationnement, par conséquent les Alouettes ont travaillé avec la société de transport en commun de Montréal (STM) pour proposer des navettes aux fans. Les soirs de match, une voie de la route qui mène au stade Percival-Molson est réservée aux deux douzaines d’autobus qui assurent le transport des fans des Alouettes de la station de métro au pied de la montagne jusqu’au stade.

« Les Alouettes ont offert une solution de transport public pour réduire les embouteillages. Nous les félicitons de cette initiative, explique GabrielleKorn. Elles ont cherché des solutions concrètes pour atténuer leur impact sur le voisinage immédiat. »

La relation aujourd’hui « Nous entretenons une relation ouverte et constructive avec les Alouettes ainsi qu’avec les autres propriétaires sur la montagne. » dit Gabrielle Korn, qui, malgré une certaine déception entourant l’impact de l’expansion du stade sur l’horizon du Mont Royal, apprécie les initiatives des Alouettes pour restaurer cette infrastructure particulière.

« Les Montréalais adorent leur montagne, mais ils adorent également les Alouettes », dit-elle. Gabrielle Korn souligne également qu’en plus de répondre aux préoccupations de la communauté à propos des impacts environnementaux et culturels, les dirigeants des Alouettes rendent également à la montagne en soutenant l’événement de collecte annuel de la Montée en raquettes des Amis de la montagne.

« Les Alouettes sont fières d’être une entreprise citoyenne, explique Rémy Paré. Nous avons un sens solide des responsabilités à l’égard des membres de la communauté et de l’environnement naturel et il est important pour nous de créer des liens avec des organismes locaux tels que Les amis de la montagne. »

Ce cas des Alouettes de Montréal est extrait du guide pour gestionnaires intitulé Travailler avec les groupes communautaires : Guide à l’intention des petites et moyennes entreprises.


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