L’écoentrepreneuriat permet de réaliser des profits et des progrès durables
Découvrez le lien direct entre la rentabilité financière et l’entreprenariat environnemental dans votre entreprise
Un grand nombre d’entrepreneurs ne parviennent pas à déterminer si les entreprises environnementales et sociales seront source de profits. Même si le développement durable est considéré comme « une des plus grandes occasions d’affaires de l’histoire du commerce », la plupart des propriétaires d’entreprises pensent qu’ils doivent effectuer un compromis entre les objectifs environnementaux ou sociaux et les profits économiques. Cependant, les chercheurs de la Kingston Business School ont découvert un lien direct entre la rentabilité et l’entreprenariat environnemental.
Les entrepreneurs environnementaux et sociaux, ou écoentrepreneurs, dirigent des entreprises novatrices et engagées socialement qui sont motivées par des objectifs environnementaux, sociaux et économiques. Mais les écoentrepreneurs peuvent-ils exploiter des entreprises économiquement viables tout en préservant les valeurs essentielles qui ont initialement motivé leur création?
Dans le cadre d’une étude de cas approfondie comportant 17 visites sur place et une série d’analyses d’entrevues, les chercheurs ont constaté que Green-Works, l’entreprise de redistribution de meubles de bureau située au Royaume-Uni sur laquelle portait l’étude, parvenait à préserver ses valeurs sociales et environnementales tout en réalisant des profits. Comment? Les écoentrepreneurs bénéficient de certains avantages par rapport aux entrepreneurs traditionnels car ils ont noué des relations mutuellement avantageuses avec des entreprises, des organismes communautaires et les gouvernements : ces relations professionnelles permettent à Green-Works de demander un prix plus élevé pour leurs produits car les entreprises sont enthousiastes d’acheter des produits et des services socialement responsables. De plus, les liens avec la communauté lui procurent des possibilités de main-d’œuvre et de financement abordables et les réseaux établis avec le gouvernement lui permettent d’encourager une réglementation environnementale sévère qui correspond à ses valeurs essentielles.
“Qu’ils soient écoentrepreneurs ou non, les gestionnaires dans toutes les industries peuvent regarder au-delà du bénéfice et ainsi tirer parti des avantages financiers que leur procure cette vision.”
Plus particulièrement, les écoentrepreneurs :
Obtiennent du financement sous forme de subventions et de prêts qui ne sont pas offerts aux autres entreprises. Au cours d’une année, Green-Works reçoit environ 115 000 £ sous forme de dons, de subventions et de commandites.
Réduisent leurs dépenses grâce à des contrats exclusifs avec leurs fournisseurs et vendent leurs produits et services plus cher. Green-Works, qui réalise un chiffre d’affaires d’environ 105 000 £ au titre des ventes de meubles d’occasion et un bénéfice avant impôts de 10 000 £, est entièrement autofinancée.
Emploient une main-d’œuvre meilleur marché en recrutant des personnes défavorisées et des bénévoles. Green-Works emploie plus de 30 salariés à temps plein et son statut d’entreprise sociale lui permet de bénéficier de la main-d’œuvre gratuite offerte par les bénévoles et les membres du conseil d’administration.
Bénéficient de publicité gratuite. Par exemple, le maire de la ville a qualifié Green-Works d’« ambassadeur vert de Londres ».
Ces avantages sont déterminants pour les nouvelles entreprises et peuvent faire toute la différence entre le succès et l’échec. Ironiquement, comme l’illustre le cas de Green-Works, les nouvelles entreprises qui ne se contentent pas d’objectifs strictement économiques peuvent parfois connaître la croissance la plus rapide et le plus grand succès au sein de leur industrie. Qu’ils soient écoentrepreneurs ou non, les gestionnaires dans toutes les industries peuvent regarder au-delà du bénéfice et ainsi tirer parti des avantages financiers que leur procure cette vision.
Les chercheurs intéressés par ce domaine pourraient entreprendre une étude similaire et l’élargir à d’autres entreprises et modèles opérationnels. Ils pourraient également comparer et opposer différents modèles d’entreprises environnementales et sociales.
Dixon, S. E. A., & Clifford, A. (2007). Ecopreneurship–a new approach to managing the triple bottom line. Journal of Organizational Change Management, 20(3), 326-345.